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VirPath, une recherche intégrée

Laboratoire P3 de l'équipe VirPath du CIRI - ? Eric Le Roux

L'équipe VirPath du CIRI, intègre depuis plusieurs année une approche alliant recherche fondamentale, technologique et clinique qui lui a permis de se positionner dès le début de la crise comme acteur lyonnais important de la recherche sur SARS-CoV-2.

Le repositionnement de médicament

En 2020, alors que l’épidémie progressait à travers le monde, de nombreuses sollicitations nationales et internationales ont rapidement émergé pour la recherche de traitements et de vaccins contre la  COVID-19. Fort de son expertise dans l’étude et la caractérisation des interactions fonctionnelles entre virus respiratoires et cellules h?tes, VirPath, équipe du Centre international de recherche en infectiologie (CIRI), s’est rapidement positionnée comme un acteur lyonnais important de la recherche sur le SARS-CoV-2.

Le virus requiert en effet une cellule h?te pour se répliquer. L’approche des scientifiques consiste alors à établir le profil d’expression des gènes de la cellule, ce qu’on appelle la signature transcriptomique, dans des conditions d’infection. Considérant que cette signature transcriptomique reflète un état globalement favorable à l’infection, les chercheurs ont émis l’hypothèse que des molécules qui induisaient une signature inverse de celle de l’infection pouvaient entra?ner un état globalement défavorable à l’infection.

A partir de ces recherches fondamentales, l’équipe a développé et validé une stratégie de repositionnement de médicaments. Pour tester ces molécules candidates, les chercheurs s’appuient sur de nombreux outils développés au sein de l’équipe : des modèles précliniques cellulaires, animaux, d’épithélium respiratoire humain cultivé in-vitro, mais aussi une banque de virus extrêmement étoffée. VirPath dispose également de laboratoires de types P2 et P3.
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De la recherche fondamentale à la recherche clinique

Eprouvée sur les virus influenza – de la grippe, les scientifiques ont rapidement décliné cette stratégie de repositionnement de médicaments sur le SARS-CoV-2.

Cette approche de recherche intégrée s’appuie à la fois sur une recherche fondamentale, technologique et clinique. ? Nous avons besoin de toutes ces excellences, et d’amener une synergie pour répondre à ces défis sanitaires ? affirme Manuel Rosa-Calatrava, directeur adjoint de l'équipe VirPath. 

Dès 2010, VirPath a ainsi mis en place une politique volontariste de valorisation de la recherche et de transfert technologique. En s’appuyant sur les deux filiales de l’Université Claude Bernard Lyon 1, EZUS et Lyon Ingénierie Projet (LIP), l’équipe a créé 3 start-up, dont Signia therapeutics et Vaxxel aujourd’hui reconnues dans les domaines du repositionnement thérapeutique et des vaccins, respectivement. VirPath s’appuie également sur sa plateforme de recherche technologique VirNext, qui a produit les premières images du SARS-CoV-2 en modèle d’épithélium respiratoire humain.

Image Covid-19
Image Covid-19

Observation intracellulaire d’un épithélium respiratoire humain reconstitué et infecté par le SARS-CoV-2 obtenue par micros?copie électronique à transmission sur la plateforme d’imagerie CIQLE (CIRI/SFR santé Lyon-Est). ? M. Rosa-Calatrava, O. Terrier, A. Pizzorno, Signia Therapeutics, E. Errazuriz-Cerda Lyon 1/CIQLE/VirPath (CIRI)
 

Plusieurs médicaments candidats déjà évalués

Les scientifiques disposent ainsi d’une expertise en transfert technologique qui facilite le repositionnement de médicaments. Bénéficiant de liens étroits tissés avec les établissements hospitaliers, dont les Hospices civils de Lyon, VirPath recevait en janvier 2020 les échantillons des premiers patients atteints de Covid-19 en France.

Ce dynamisme a rapidement débouché sur plusieurs collaborations de recherche pour l’évaluation de plus de 150 molécules et anticorps candidats ainsi que d’outils/réactifs de diagnostic en matière de recherche fondamentale et clinique - notamment dans le cadre du consortium REACTing - et des sollicitations du monde socio-économique (startup, PME, grand groupe).

Les résultats obtenus au cours des derniers mois dans des modèles précliniques prédictifs d’épithélium ont notamment validé les propriétés antivirales du diltiazem. Ils ont fait l’objet de publications dans les revues Nature et Cell Reports Medecine. Ces travaux permettent d’envisager de nouvelles stratégies prophylactique et thérapeutique adaptées contre la COVID-19 qui pourraient être testées en essai clinique dès 2021.


Publié le 14 décembre 2020 Mis à jour le 31 ao?t 2021