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Sédentarité et activité physique en confinement

Séance d'activité physique SUAPS

Quels sont les effets du confinement sur nos habitudes d'activité physique et de sédentarité ? Focus sur une étude née d'une collaboration entre le laboratoire L-VIS et le SUAPS de l'université.

Comment le confinement influence-t-il nos comportements sédentaires et d’activité physique ? Le télétravail et la restriction des déplacements favorisent largement la sédentarité. Mais parallèlement, l’activité physique extérieure est restée une des rares activités autorisées.

C’est pour apporter des éléments de réponse que Gonzalo Marchant, enseignant à l’UFR STAPS de Lyon et chercheur associé au Laboratoire sur les Vulnérabilités et l’Innovation dans le Sport (L-ViS), a initié une collaboration avec le Service Universitaire des Activités Physiques et Sportives SUAPS.

 

Nos habitudes d'activités 

Docteur en sciences du mouvement humain, spécialisé en psychologie du sport, Gonzalo Marchant s’intéresse aux processus cognitifs automatiques comme les habitudes de vie. En particulier concernant nos comportements d’activité physique et de sédentarité.

Nos processus cognitifs automatisés jouent un r?le important dans la construction de ces habitudes. Lorsqu’ils sont mis en place, ils favorisent une pratique d’activité physique plus importante. Mais ces habitudes fonctionnent également sur nos comportements sédentaires. Par exemple, un environnement qui nous oblige à nous asseoir régulièrement peut nous amener à développer des propriétés automatiques et favoriser ainsi la sédentarité.

Dans un contexte où la population fran?aise a une moyenne de sédentarité entre 7 et 9 heures, les recherches de Gonzalo Marchant visent à promouvoir l’activité physique et lutter contre ces habitudes sédentaires.

Les bienfaits de l’activité physique, comme la réduction des risques cardio-vasculaires, et les effets négatifs d’une sédentarité excessive (susceptibilité à la dépression, trouble de l’attention) sont maintenant bien établis par les scientifiques. Pour autant, ? Les comportements sédentaires et d’activité physique peuvent coexister. Nous pouvons être actives/actifs et en même temps sédentaires ? explique le chercheur avant de poursuivre : ? il existe aussi des complications liées à une activité physique trop intensive ou inadaptée. Il s’agit donc de déterminer les bonnes doses pour limiter les risques et profiter des bénéfices ?. 

 

Une collaboration avec le SUAPS

Paradoxalement, le confinement a peut-être favorisé de nouvelles habitudes d’activité physique. En particulier par le biais d’internet. Avec la limitation des déplacements, l’impossibilité de se rencontrer, d’aller à la salle ou sur les terrains de sport, les applications numériques sont apparues comme une opportunité de maintenir une activité physique.

Ainsi, les personnels et étudiants de l’université ont pu bénéficier pendant le confinement d’un accompagnement inédit du Service Universitaire des Activités Physiques et Sportives. Propositions d’activités régulières sous format PDF ou vidéo, séances en direct en visioconférences, mais aussi ressources complémentaires (cardiologie, conseils diététiques et nutritionnels...), le SUAPS a mis à disposition des outils à distance pour encourager le maintien d’une activité sportive.

C’est pour évaluer l’impact de ces outils que le L-ViS et le SUAPS ont commencé à collaborer. En s’appuyant sur des questionnaires relayés par SUAPS à des personnels et étudiants de l’université, les chercheurs analysent l’effet de ces actions.

L'étude est toujours en cours et s’inscrit plus largement dans un projet visant à évaluer l’impact des nouvelles technologies et des objets connectés sur la pratique d’une activité physique.
 

Credits images - Gonzalo Marchant
Credits images - Gonzalo Marchant

Promouvoir l’activité physique à l’université

Pour Gonzalo Marchant, ce projet démontre l’intérêt de créer des liens entre services au sein de l’université. Une collaboration établie rapidement, malgré un contexte particulier, qui s’inscrit dans une démarche mutuelle de promotion de l’activité sportive à l’université.

Promotion d’autant plus importante en situation exceptionnelle alors que l’Organisation mondiale de la santé recommande 2h30 minutes hebdomadaires d'activité physique modérée pour les adultes - marche rapide, course à pied, vélo. En France, 70% de la population n’atteignait pas ces niveaux avant le confinement.

Par ailleurs, l’émergence de nouveaux outils virtuels dans la pratique sportive pose la question de l’encadrement. Pour le chercheur, le r?le des spécialistes de l'activité sportive reste essentiel pour tirer tous les bienfaits d'une d'activité sportive.

? Notre approche consiste à relativiser tout solutionnisme technologique. Si les objets connectés et le virtuel offrent de nouvelles possibilités pour la pratique sportive, celles-ci restent à être démontrées afin de pouvoir les adapter à chacune et chacun ponctue Gonzalo Marchant.

La collaboration entre des chercheurs en STAPS et des spécialistes de l’activité sportive du SUAPS constitue ainsi une bonne dynamique pour renouveler la question de l’accompagnement de la pratique sportive à l’université face à un contexte sanitaire inédit.

 

Les ressources du SUAPS

Des séances d'EPS à pratiquer chez soi pour garder la forme
 

A venir

Webinaire, jeudi 10 décembre à 18h10 : Sédentarité, activité physique et confinement

Publié le 30 novembre 2020 Mis à jour le 1 décembre 2020